Hadopi voté ou pas … et après ?

Ce qui frappe dans le feuilleton sur la protection des droits d’auteurs c’est le sentiment d’un dialogue de sourds entre les différentes parties en présence. Ce qui  frappe c’est que les débats entre les invités sur les plateaux sont de qualités très inégales, ce qui  laisse l’impression de biais qui ne sont pas innocents. Peut-on aborder ce sujet  sans passion ? Peut-on le faire en se mettant d’abord d’accord sur les différentes facettes d’un problème affreusement complexe ? Peut-on en discuter en enrichissant le débat plutôt qu’à tenter d’humilier l’adversaire, celui qui ne pense pas « correct » ? Peut-on enfin considérer que la loi Hadopi est tout aussi respectable dans ses attendus que d’autres propositions faites ici ou là mais, qu’elle non plus n’est pas sans défaut ? Les modèles économiques en place profitent plus à une minorité qu’à l’ensemble des auteurs et artistes. Les droits du copyright ne sont pas sans faiblesses ni exempt de reproches, pourra t’on jamais aborder ce sujet sans passer pour un affreux révolutionnaire !? Et question suprême : Peut-on encore convaincre les députés de changer de braquet après le blocage de la loi Hadopi à l’Assemblée Nationale ?

Voilà   les différents sujets que nous allons aborder ici, en toute liberté, en essayant d’être dans une posture de propositions utiles à toutes les parties prenantes. Au fil des jours nous espérons pouvoir croiser le regard de différents spécialistes qui nous diront sans détours où se situent selon eux les difficultés et les solutions possibles .Je les invite à être pédagogues et aussi succincts que possible.

Rénover le copyright, un impératif de l’économie numérique

La société française fait son entrée dans l’ère des connaissances ou ère quaternaire. La France va devoir défendre les clés de son « rayonnement » que sont les biens culturels face à des concurrents qui entrent eux aussi dans l’économie des savoirs. Savoirs qui se présentent de plus en plus sous la forme de biens numériques circulant sur Internet. Aussi la clarification des fondamentaux de l’économie numérique impose une remise en à plat des lois du copyright afin d’éviter la limitation de la diffusion des œuvres de l’esprit. Ce sera à la commission Albanel d’étudier les évolutions des droits de copyright. Malheureusement très vite la Commission pour la Copie Privée éclate en factions qui s’opposent sur les fondements mêmes des lois. Le tout sous le regard inquisiteur des tenants du statu quo. Ces cafouillages ne font qu’illustrer une fois de plus la difficulté à donner une bonne lisibilité aux problèmes complexes auxquels le monde des Arts et des Lettres doit faire face alors qu’un cocktail socioéconomique explosif mijote gentiment sous la triple influence de l’importance croissante de l’économie immatérielle, de la numérisation des contenus et de la prolifération des réseaux.

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Le piratage: une étape transitoire vers l’équilibre des marchés numériques

Le rapport Olivennes est non seulement critiqué en France mais aussi par la Commission Européenne. Les sénateurs français, Dieu merci, semblent vouloir revenir à plus de bon sens en limitant la portée de certaines sanctions. Laisser l’impression  que les internautes français sont tous des délinquants en puissance n’a pas été très productif. Les publicités sur Internet, sur les DVD et autres supports ne parlent que de ça. Pour la grande majorité des internautes il n’est pas question de laisser la Toile hors la loi, pas plus que de léser les artistes et les auteurs victimes de la « démarque inconnue ». Mais il n’est pas question non plus d’ignorer la maturité progressive des marchés qui ce traduit pas une croissance de la vente de biens culturels et une diminution relative des pertes pour cause de téléchargements pirates.

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La loi Hadopi va obliger les internautes à démontrer leur innocence

L’environnement technologique de la société dite numérique a changé de tout au tout les conditions de vie, de distraction et de travail. Des lois ont été adoptées pour faciliter le télétravail, des dispositifs particuliers tentent de généraliser la télémédecine et la e.administration, des modèles économiques s’inventent tous les jours pour développer les activités de services à distance dont ceux destinés aux usages de produits et services culturels (livres numériques, visites virtuelles de musées, école à domicile avec la Visio et la vidéoconférence, le cinéma ou la musique avec la VOD). Des modèles et des pans entiers d’activités anciennes sont détruits ou s’adaptent à la fois à l’évolution des mœurs et des pratiques sociales et professionnelles. Des pratiques largement marquées par le faux sentiment de gratuité dont ont largement profité les opérateurs pour encourager les abonnements des internautes.

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