dame snobUne dame un peu snob qui étalait volontiers des ancêtres supposés prestigieux et qui demandait à l’écrivain Louis Veuillot de qui il descendait, s’entendit répondre « Moi Madame, je monte d’un tonnelier ». Visiblement, Louis Veuillot n’était pas un adepte du Name dropping, une technique du faire valoir qui consiste à citer à tout bout de champ dans sa conversation des noms de personnes connues pour impressionner  ses interlocuteurs. Une façon comme une autre de se rendre intéressant.  La Toile n’échappe pas à ce travers parfois exaspérant. Mais ce n’est pas tout. De véritables « coucous numériques » sévissent de plus en plus nombreux sur les réseaux.

Certains internautes actifs ont pu être surpris de constater que dans les moteurs de recherche leurs noms étaient associés à des services, par exemple de tourisme ou de produits divers, qui n’avaient rien à voir avec leur personne. Une façon pour certains parasites de faire « tirer » leur notoriété sur la Toile en se « greffant » sur un nom qui tire le leur dans les moteurs de recherches. De même des personnalités, parfois très connues, se retrouvent dans des polémiques involontaires issues de petits malins qui ont pris le parti de mettre un extrait d’une de leur contribution, d’un ouvrage ou d’une déclaration publique, hors de son contexte pour la déformer à leur avantage. Ils utilisent la technique du « Chat Botté » du fameux conte de Charles Perrault. Une méthode du faire valoir bien plus subtile qu’une simple histoire pour enfants. Charles Perrault raconte comment le fils du meunier avec l’aide de son chat utilise la ruse et la tromperie afin de se faire plus avenant et se glisser dans des habits d’une condition qui n’est pas la sienne à l’origine. Les réseaux sociaux se prêtent bien à ce type de technique consistant à utiliser des noms ou des fonctions prestigieuses de supposées fréquentations pour gagner en notoriété. Conjuguez les deux techniques et vous disposez d’un pouvoir parasite redoutable. Pour gagner en célébrité sur la Toile de véritables « coucous numériques », ont trouvé une astuce difficilement parable. djibnet.comphotogadlIls multiplient les interventions dans les blogs et les forums de gens déjà connus, interventions qui renvoient à leur propre site ou blog. On ne garantira pas que leurs contributions volent bien haut mais là n’est pas l’objectif. Il s’agit en réalité de voir associer leur nom à un personnage célèbre sur le web. De fait les moteurs de recherches pointent alors non seulement sur le personnage en question mais sur l’importun. Cette forme de parasitisme médiatique est connue de tous lorsque nous observons ce qui se passe derrière un commentateur en reportage. Des petits bonhommes s’agitent derrière lui dans le champ de la prise de vue. Une façon de se faire voir certes, mais bien puérile. Avec ce type de technique du « faire valoir » par des liens parasites, il suffit de multiplier les contributions y compris les plus banales dans des sites de gens connus pour attirer l’attention sur soi. En général il est de bon ton de s’assurer que la contribution en question est polémique. De temps en temps on se retrouve ainsi confronté à un individu ou a une obscure association qui comme tout coucou numérique ne peut exister que dans le scandale ou l’opposition de façade qu’elle s’octroie sans aucune légitimité morale ou professionnelle. La technique est toujours là même, on utilise une phrase ou un extrait d’un de vos textes (sans toujours en citer la source et donc le lien) en déformant vos déclarations pour se mettre à son avantage. Il est très difficile de contrer ce genre de parasite qui envahit votre espace numérique, de rectifier ou de faire rectifier cette perversion dialectique. Pour m’y être essayé, j’ai vu la nature de mes propos déformés, une fois de plus, de la façon la plus malhonnête qui soit. Nullement découragé, connaissant l’existence de L’article 6 IV de la loi pour la confiance dans l’économie numérique qui permet à « toute personne nommée ou désignée dans une communication au public en ligne de disposer d’un droit de réponse« ,  j’ai demandé une rectification que bien sûr je n’ai pas eue. La liberté des échanges s’arrêtant à la porte de la mauvaise foi de celui qui administre le bloggeur mis en cause. Alors que faire face à un bloggeur qui esquive la loi en ne mettant pas en ligne votre réponse à des allégations approximatives ou malveillantes ? Mon choix a été d’ignorer le fâcheux. Que faire d’autre?

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A propos de l'auteur

Denis

Denis Ettighoffer, fana de science-fiction, auteur de « L’entreprise virtuelle », le livre qui l’a fait connaître en 1992 est un des spécialistes français reconnus dans l’étude projective de l’impact des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Ses contributions à la réflexion sur les évolutions des sociétés, des modèles économiques et organisationnels sont nombreuses. Sa spécificité réside dans sa capacité à analyser le présent, pour en extraire les orientations économiques et sociétales stratégiques pour les décennies à venir. Son parcours atypique aura forgé chez lui une pensée singulière. Son dernier livre, « Netbrain, planète numérique, les batailles des Nations savantes » (Dunod) a reçu le prix du livre du Club de l’Economie Numérique en 2008. Denis Ettighoffer un temps Membre correspondant de l’Académie de l’Intelligence économique collabore désormais avec l’équipe d’IDEFFIE (Développement de l’expertise française et francophone à l’international et en Europe ) .

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